Plusieurs étapes sont nécessaires pour préparer un médicament homéopathique qui se distinguera par sa dilution. En effet, en homéopathie, les substances actives ou souches sont diluées afin de réduire leur toxicité et rendre le remède sans danger pour l'individu. C'est la qualité première d'un remède, son côté inoffensif le destinant notamment à un usage familial. Quels sont alors les procédés de dilution homéopathique?
Les étapes préalables de la préparation d'un remède
En homéopathie, les remèdes se distinguent par les diverses méthodes qui entrent dans leur préparation. D'abord, leurs composants ne sont pas nombreux : du solvant à base d'eau ou d'alcool, et une ou plusieurs substances actives dites souches, qui peuvent être d'origine animale, minérale ou végétale. Elles sont conditionnées de manière à pouvoir les diluer et pour cela, on les transforme en « teintures mères ». Les souches solubles sont laissées dans de l'eau ou alcool alors que les non-solubles sont broyées dans une solution de lactose selon le procédé de trituration. Après cette étape, les non solubles sont ensuite mélangées au solvant pour produire des teintures mères. C'est seulement après qu'on commence à les diluer, selon toujours des procédés bien spécifiques. La dilution est le processus par laquelle la concentration de substances actives dans le médicament est fortement réduite, avec des résultats pouvant aller jusqu'à l'infinitésimal.
Étape clé pour assurer la qualité thérapeutique du médicament
C'est le fait de diluer les teintures mères qui garantit l'efficacité thérapeutique. En démultipliant le taux de substance active, on obtient une dose infiniment petite qui conservera toutefois ses propriétés grâce à ce qu'on appelle dynamisation. Il s'agit ici de secouer énergiquement le liquide obtenu après chaque mélange. Plusieurs dilutions sont en effet réalisées afin d'avoir le bon dosage selon le produit et les pathologies qu'il est destiné à guérir. Mais c'est aussi la garantie que le traitement sera inoffensif pour l'organisme, contrairement à de nombreux médicaments classiques qui présentent des effets secondaires.
Deux procédés bien distincts
Bien que le médecin allemand Samuel Hahnemann, fondateur de l'homéopathie, ait mis au point son procédé dit dilution hahnemannienne, un autre médecin, le russe Korsakov, inventa par la suite sa propre méthode dite korsakovienne. Ce sont alors les deux seules techniques servant à préparer les remèdes homéopathiques et qui sont toujours utilisées en laboratoire actuellement. Mais il faut reconnaître que la méthode hahnemannienne est la plus répandue et se mesure en CH ou centésimale hahnemanienne. L'une des différences entre les deux est le nombre de tubes requis. Pour Hahnemann, plusieurs seront utilisés alors qu'il n'en faut qu'un avec Korsakov. Cela implique que les procédés soient bien spécifiques.
Découvrir le procédé korsakovien
Dans un premier temps, il faut verser 5 millilitres de teinture dans un tube qui sera ensuite agité énergiquement. On procède alors à l'aspiration du liquide pour ne laisser que la partie recouvrant les parois intérieures du flacon, qui équivaut approximativement à 1% de la quantité initiale. Un premier mélange peut alors être préparé en versant dans le tube une certaine quantité de solvant. Il doit ensuite être secoué avec énergie : c'est la première dilution korsakovienne ou 1K. Pour obtenir des brassages plus importants, il faut recommencer cette opération autant de fois selon les besoins.
Procédé hahnemannien pour diluer une teinture mère
Ici on parle de dilution hanhemanienne au dixième ou DH, et au centième ou CH. Pour un mélange à 1 CH, on verse dans le premier flacon 1 part de teinture pour 99 de solvant (eau, alcool ou mélange des deux). Ensuite, on passe à l'étape de la dynamisation qui consiste à secouer frénétiquement le flacon de sorte que les molécules du principe actif, de plus en plus diluée, se mélangent bien avec celles du solvant. Pour effectuer un deuxième brassage, on prélève une part du mélange initial qu'on ajoutera à nouveau à 99 quantités de solution, ce qui équivaut à 2 CH, et ainsi de suite. Pour le cas des dilutions dites décimales, on mélange une part de teinture à 10 parts de solvant. Noter que dans la méthode hahnemanienne, les centésimales sont les plus utilisées.
Basse, moyenne ou haute
Le niveau de dilution dépend des pathologies que le remède doit combattre. Pour certaines affections, des remèdes à hautes dilutions seront élaborés tandis que pour d'autres, les spécialistes préconiseront celles qui sont dans la moyenne. Dans tous les cas, la démultiplication de la substance active dans ces préparations ainsi que leur dynamisation assurent leur bonne efficacité tout en veillant à ce qu'elles ne créent aucun effet secondaire. Et c'est bien là l'une des qualités des remèdes homéopathiques. Pour avoir une idée du classement, celles de 4 à 5 CH sont dites dilutions basses. Celles entre 5 et 15 CH sont qualifiées de moyennes, tandis qu'on les qualifie de hautes à plus de 15 CH. Les procédés de dilution homéopathique sont ainsi des étapes cruciales dans l'élaboration des remèdes, et nécessitent des équipements et manipulations ultra précis.
- Un ou des flacons pour les mélanges
- Du solvant et de la teinture
- Dynamisation pour renforcer l'efficacité du remède